Tony Chafer and partners from Plan Senegal Country Office and ENDA-Santé at the UK Embassy in Dakar. January 2017

 

À première vue, Portsmouth au Royaume-Uni et Dakar au Sénégal peuvent sembler avoir peu de points communs. Mais durant ces trois dernières décennies, ces deux villes ont été discrètement impliquées dans un partenariat d’étude et de travail de longue haleine qui a vu plus de 120 étudiants voyageant entre la ville côtière anglaise et terre de la Teranga Ouest Africaine. Le 20 janvier 2017, l’Université de Portsmouth et ses partenaires sénégalais ont célébré leur 30ème anniversaire à l’ambassade du Royame-Uni à Dakar.

« Nous avons décidé, compte tenu de l’importance du monde francophone pour nos programmes d’études françaises, de choisir le Sénégal en raison de sa stabilité, sa sécurité et sa proximité avec l’Europe », se souvient Tony Chafer, professeur d’études françaises et africaines à l’Université de Portsmouth, venu à Dakar pour la première fois en 1986 afin de rencontrer le Directeur national de l’époque, Jon Tod. « Nous avons également commencé à l’époque où l’anglais prenait de plus en plus d'importance dans le monde et nous voulions construire un pont entre les deux pays. »

Le British Council a aidé Chafer à établir un contact avec le département anglais de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar et un an plus tard, en 1987, un accord a été signé entre les deux universités sous les auspices du British Council. Cette collaboration a été renouvelée deux ans plus tard, mais a pris fin en 1991 dû aux compressions budgétaires du gouvernement de Thatcher, qui avaient affecté les financements du British Council. Toutefois, cela n’a pas mis fin aux échanges éducatifs et professionnels entre les deux pays qui ont ensuite explorer d’autres pistes avec une plus grande variété de partenaires.

« Même avec ces coupes budgétaires, nous avons continué, avec le soutien du British Council, à envoyer du personnel à l’UCAD au Sénégal, pour une durée de trois à six mois, en vue de donner une formation aux professeurs d’anglais de St Louis au nord du Sénégal et de Dakar », explique Chafer. « Nous avons également fourni des assistants linguistiques et des professeurs au British Senegalese Institute et avons récemment commencé à faire de même pour le Collège Bilingue de Dakar. »

Comme avec tout programme d’échange, il peut y avoir des obstacles logistiques et personnels à surmonter. Travailler dans un environnement étranger exige de la patience et de la flexibilité, ce qui est d'autant plus vrai dans un pays en développement.

« Presque tous les participants ont eu des défis à relever », admet Chafer. « Beaucoup de gens du Royaume-Uni n’avaient jamais été en Afrique, il y avait donc ce premier choc culturel, y compris les vastes différences dans les relations sociales et des pratiques professionnelles si différentes et auxquelles les étudiants devaient s’adapter.

Mais avec les difficultés, viennent des expériences transformatrices de vie qui ont lancé un grand nombre sur la voie de leur carrière internationale.  Katarzyna Lalak, 28 ans, étudiante polonaise à l’Université de Portsmouth, a étudié les relations internationales et le français puis s’est rendue à Dakar un an en 2010 pour un stage à Plan International. 

Après avoir amélioré son français et acquis une précieuse expérience professionnelle à Dakar, elle a ensuite poursuivi un Master de deux ans à Sciences Po Bordeaux en développement international.

Elle nous confiait alors que: « L’expérience à Dakar a été géniale. Non seulement elle m’a permis de me rendre sur le continent africain pour la première fois de ma vie, mais elle m’a aussi donné l’opportunité d’acquérir des compétences transférables et a grandement enrichi mon CV. L’expérience dans le cadre de mon stage et de mon séjour d’un an à Dakar m’ont ouvert les yeux sur la diversité de langues, de traditions, de religions et de cultures qui existe au Sénégal.

Lalak travaille maintenant à l’International HIV/AIDS Alliance à Brighton, au Royaume-Uni.

 L’Ambassade du Royaume-Uni au Sénégal soutient fermement ce programme et salue les efforts de Chafer et de son équipe.

« Je suis vraiment impressionnée par l’engagement du professeur Tony Chafer », a déclaré l’ambassadeur britannique au Sénégal, George Hodgson.  « Durant ces 30 dernières années, il a bâti une relation entre l’Université de Portsmouth et le Sénégal, en envoyant des étudiants travailler avec diverses institutions à Dakar, parmi lesquelles l’Université Cheikh Anta Diop, ainsi que des ONG comme Plan International et BBC World Service. Grâce au programme, plus de 120 jeunes Britanniques ont eu un impact positif ici au Sénégal et le Sénégal a eu, d'après ce que j'entends de Tony et de certains d'entre eux, un énorme impact positif sur eux. Bravo au professeur Chafer, et au trente prochaines années!

Un autre bénéficiaire du partenariat est Abigail Boyle qui est venue à Dakar pour un semestre en 1997/98 afin d’étudier à l'UCAD et faire du bénévolat auprès de deux ONG. A. Boyle est maintenant directrice adjointe de la faculté de la Défense et de l'Intelligence pour le Foreign Commonwealth Office à Londres.

Elle raconte: « Trouver un stage dans un pays francophone en Afrique était une opportunité à ne pas manquer. C'était ma première exposition à l'extrême pauvreté et aux difficultés de la vie dans un pays en développement, qui a mis à l'épreuve ma résilience personnelle.  Vivant au sein de la population, j’ai développé une bonne compréhension de la culture sénégalaise, la poésie, la mode et la musique, et la profondeur de leur hospitalité connue sous le nom de « teranga ».  Et j'ai acquis une large compréhension du pays, tant en termes de société que de politique.  Jusqu’à ce jour, je continue à tirer pleinement parti de mon expérience et en particulier de mes compétences en français. »

Aller de l’avant grâce aux projets destinés à renforcer le partenariat Portsmouth/Dakar.

Chafer dit : « Nous aimerions maintenir et améliorer les relations actuelles avec Dakar. Nous sommes toutes deux des villes côtières et sommes intéressées par la sécurité maritime. Le Sénégal a récemment découvert du pétrole et du gaz marins et, dans notre université, nous avons une expertise dans le domaine des ressources maritimes et de la gestion du littoral. »

Un partenariat logique, en effet. Et nous espérons que cela va continuer pour les 30 prochaines années. 

Pour plus d’informations sur le partenariat entre l’Université de Portsmouth et le Sénégal, veuillez consulter le site web ici.